Pour apprécier la culture celtique j'ai découvert il y a quelques années que des régions d'Espagne étaient elles aussi pouvues de danses typiques et de troupes de cornemuses comme l'Ecosse ou l'Irlande. Fan de ces particularismes, je m'étais mis en tête d'y aller un jour.
Ces régions, comme la Galice et les Asturies, possédent un socle historique commun avec ces Européens de l'extrême ouest. Mis à part les langues qui sont plus des dialectes inspirés/influencés par le latin, les coutumes, habits et autres instruments de musique ont quasiment les mêmes origines.
Bref, des régions réputées pour leur folklore mais pas que... Les Asturies sont aussi des montagnes culminant à 2500m, des vallées presque encore sauvages, des races de bovins reconnues, des dizaines de fromages différents, de grands producteurs de cidre comme de charcuterie, etc...
Sans oublier des routes superbes et viroleuses à souhaits, des autoroutes gratuites et au trafic hyper fluide. Des infrastructures récentes payées par l'Europe.
Une virée sympa donc qui me permettrai aussi de me remettre à l'Espagnol. :-)
C'est décidé, je pars là-bas pour la dernière semaine de mai. Je m'organise pour l'hébergement et avec de la souplesse pour la bouffe.
L'itinéraire me donne plus de 1000 bornes pour aller à Oviedo... Je décide de m'arrêter avant, à Unquerra (ville frontière entre Cantabrie et Asturies), pour passer la nuit. Le lendemain je pourrai commencer à faire du tourisme.
Je quitte Montpellier à 7h30 ce lundi 23 mai en direction de l'Espagne.
Il fait beau et doux, la route promet d'être cool. Narbonne, Carcassonne, Toulouse... les kilomêtres défilent et la Sprint les avale sans broncher!
Premier plein à Portet sur garonne. Presque 16 litres. L'appétit d'oiseau de la moto ne se démend pas.
Saint-Gaudens, le temps change et les nuages se font plus nombreux. Tarbes, Pau, Orthez... un orage éclate et je suis obligé de m'équiper. J'en profite pour me mettre à l'abri et faire la pause déjeuner.
Je repars, direction la "frontière", et ferai le deuxième/dernier plein en France à Bidart, vers 13h00.

Je passe la frontière sans problème aprés un péage puis je suis les indications san Sebastian, Bilbao, Santander.
Le temps s'améliore mais la fatigue se fait sentir.
Les limitations de vitesse sont en dessous des nôtres (120km/h sur autoroute) mais les Espagnols ont tendance à rouler encore en dessous.
Par contre les radars sont souvent présents.
On voit souvent des tronçons avec travaux d'aménagement, d'entretien comme de nouvelles routes en constructions. Ca bosse pas mal ici aussi.
Les prix de l'essence se valent mais surtout il n'y a pas de pénurie. Alors que chez nous, certaines raffineries sont bloquées, je me pose la question du retour...
Fin du pays basque et des dernières autoroutes payantes et j'entre en Cantabrie. C'est la dernière région avant les Asturies. Le relief se fait plus campagnard et les ponts et tunnels commencent à se succéder.
Unquerra!
Je sors de l'autoroute et fais le plein immédiatement. J'ai parcouru 850 bornes. Maintenant, direction l'hôtel.
Je prends possession de ma chambre et me pose enfin! Ouf... Il est 17h00.
Mon portable n'accroche pas le réseau local et je dois le bidouiller un peu.
L'hotellier me donne une adresse pour manger mais il s'avérera que le resto est fermé. Pas grave, le tour du village est vite fait et j'en trouverai un autre.
Il me faut me mettre à l'heure Espagnole : le diner commence à 21h00 ici. Le déjeuner est servi sur les coups de 14h00 et le petit déj pas avant 8h00.
Au sortir du resto, je vois pas mal de monde dehors. C'est vrai qu'il fait bon mais ça fait aussi parti du mode de vie, ici, que de sortir en famille, le soir.
Le lendemain matin, je descends pour le petit déjeuner et me retrouve dans la grande salle occupée seulement par 4 personnes. Un couple assez agé et 2 dames tout aussi agées.
Le couple est d'origine Suisse et les dames sont Françaises. J'apprends que ce sont des pellerins qui vont à saint-jacques de compostelle. Nous échangeons quelques mots sur nos périples respectifs..
Pendant ce temps là, la serveuse nous approvisionne de pain, de croissants et autres douceurs...
D'ailleurs, et d'une façon générale, j'ai pu vraiment apprécier la gentillesse et le dévouement des gens, là-bas.
Je règle mon séjour et finis de re-équiper la moto.
En fait, je vais contourner "los picos de Europa" par le sud, traverser une partie de la province de Leon et revenir dans les Asturies à Cangas de Onis.

Au programme, villages typiques, 170 bornes de belles routes, un site historique, des lacs d'altitude, et un resto.
Je pars en direction du défilé de "La Hermida". Ce sont des gorges assez étroites qui ressemblent un peu à celles de nos régions calcaires.
Les virolos s'enchainent rapidement car le défilé est bien encaissé par endroits mais la route est bonne! Ca monte d'une façon douce et régulière et puis ça s'élargit bien au bout des quelques kilomêtres. Là, les virages cédent la place aux grandes courbes. Il n'y a personne sur les routes et la Sprint est bien à l'aise!
Et finalement j'arrive à Potes, en Cantabrie

